Le nombre record d’élèves et d’apprentis inscrits à la rentrée – 1300 – en témoigne : l’École des métiers Dijon métropole a pleinement réussi sa mue. Un travail de fond sur les infrastructures, les équipements et la revalorisation de l’apprentissage a transformé un établissement considéré comme une voie de garage en un symbole d’excellence.
Né en 1976 à Longvic, le Centre de formation des apprentis (CFA) La Noue a connu une jeunesse difficile. Longtemps, on l’a regardé avec mépris, comme une issue de secours pour élèves en échec scolaire. Jusqu’en 2018, lorsque la réforme de l’apprentissage et l’injection de 12 millions d’euros dans des travaux de modernisation des infrastructures ont complètement rebattu les cartes. Une renaissance qui méritait bien un nouveau baptême, en présence de la ministre du Travail d’alors, Muriel Pénicaud. « École, ça veut dire diplôme. Métier, ça veut dire travail. École des métiers Dijon métropole, ça résonne de manière plus prestigieuse et c’est hyper rassurant, notamment pour les parents », résume Cédric Ambre, responsable informatique de l’établissement depuis 25 ans. Mais le changement de nom n’est que la vitrine d’un processus beaucoup plus profond et Cédric est bien placé pour le savoir. « Quand je suis arrivé, il y avait une salle informatique avec 14 postes. Maintenant, on a à peu près 300 PC en réseau, quatre salles, deux labos de langues et deux labos de sciences. »
Chromebook et casques 360°
Effet inattendu de la crise sanitaire, le confinement a accéléré la transformation numérique. « Du jour au lendemain, zéro papier, zéro contact : nous sommes passés à la dématérialisation pure, avec tous les cours en distanciel. Il était prévu que tous les jeunes aient une appli, avec la visioconférence, le cloud, les classrooms : l’école est passée à ce mode de fonctionnement. Tout s’est modernisé. Nous avons dû faire du clic and collect pour écouler les productions des jeunes, ce qui a permis d’être en phase avec ce que demandaient les employeurs. » Et l’équipe veille à ce que personne ne soit laissé sur la touche : « Lors des deux ou trois mois de cours en distanciel, nous nous sommes rendu compte que des jeunes étaient dépourvus de matériel. Nous leur avons acheté des Chromebook et j’en suis à 240 équipés ! » La stratégie a payé : « Nous constatons très peu de décrochages. »
Les nouvelles technologies au service de la pédagogie : le concept séduit un nombre croissant de jeunes. Dans les secteurs de l’hôtellerie ou de la vente, par exemple, l’école dispose de casques 360° que l’on enfile pour participer à des jeux de rôle autour de la relation client. Coordinateur de l’inclusion de publics spécifiques, Emmanuel Arnal s’en réjouit : « Pour les jeunes qui sont en difficulté, c’est plus facile d’appréhender les cours comme ça. L’aspect ludique est un vrai plus. » Dans une école qui revendique son côté engagé, la bienveillance est le maître mot. « Avec les nouvelles lois sur le handicap, nous accueillons plus de public qu’avant. Et de plus en plus de personnes issues de la migration, souvent des mineurs non accompagnés. On ne faisait pas de français langue étrangère (FLE) : nous avons commencé il y a quatre ou cinq ans. Nous avons même obtenu l’agrément pour pouvoir faire passer le diplôme d’études en langue française (Delf), car le niveau B1 est demandé pour obtenir la nationalité. Nous constatons une évolution du public, notre offre évolue pour s’adapter. » Les chiffres sont édifiants : 75 % d’apprentis embauchés et un taux de satisfaction des adultes en formation de 97 %. Une voie de garage, disiez-vous ?
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