Troquant son costume d’agent dans la série 10 % pour l’uniforme du Colonel Bernard, Thibault de Montalembert a joué Eugène Labiche en Bourgogne. Après un magnifique lever de rideau au château d’Arcelot et un apérothéâtre au Clos de Vougeot, la compagnie bourguignonne Célébration 43 a tourné de château en château, et toujours en plein air s’il-vous-plaît.
Le théâtre n’est pas un club sélect. Hors des murs, en plein air, il devient une expérience extrasensorielle, paysage et sons environnants prenant part au jeu. Pour le comédien Thibault de Montalembert, il permet de se connaître à travers des histoires, de reconnaître la sienne et d’en tirer des leçons. « Nous avons besoin de nous réunir et partager ce moment particulier autour d’un acteur qui délivre une parole sur l’humain. »
Sa compagnie basée à Rougemont, à côté de Montbard et de Buffon, a repris du service. « Nous avons mis en scène cet été des spectacles dans des décors naturels chargés d’histoire. Après cette période d’enfermement, nous voulions apporter un peu de rire et de gaieté. » Comme Molière, Labiche parle d’histoires intemporelles, en l’occurrence de couple dans J’invite le colonel. Pour Thibault de Montalembert, « la comédie est l’art le plus difficile. Les grands comiques sont d’immenses comédiens et de très grands tragédiens. Coluche pouvait vous faire hurler de rire et la seconde d’après vous broyer le cœur ».
Avec des représentations en lien avec l’architecture, comme au château d’Arcelot, le comédien sort des lieux dédiés. « J’aime les théâtres mais tout le monde n’ose pas franchir leur porte. » Et la nature le nourrit. « Une partie de ma famille est bourguignonne et mon épouse Hélène Babu, comédienne et metteure en scène de Labiche, est tombée amoureuse de la région. Nous avons désiré y installer notre compagnie et nous aimons jouer ensemble. »
« Ce n’est pas une vie facile, mais quelle vie le serait ? »
Travailler en couple est une alchimie. « Nous nous sommes connus sur scène. Nous avons été mariés par Roger Planchon, qui nous avait distribués dans la pièce Célébration, d’Harold Pinter. Il a fait de nous un couple de théâtre qui est resté couple à la ville. »
Cette vie d’artiste est sans accroc. « C’est une notion très judéochrétienne que de devoir payer pour le plaisir qu’on a. Je suis un homme comblé, j’ai fait le métier que j’aimais et j’ai eu la chance à la cinquantaine de rencontrer le grand public avec 10%. Effectivement, ce n’est pas une vie facile, mais quelle vie le serait ? Vaut-il mieux une vie un peu difficile et faire quelque chose qui vous passionne ou vivre entre quatre murs en attendant la retraite ? Personnellement, j’ai déjà répondu à la question. »
À lire : Et le verbe se fait chair, Thibault de Montalembert, éd. de L’Observatoire
Château d’Arcelot – 2, rue de Champs Rose à Arceau
arcelot.com
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