Feuilleton 1/3
Dernière ligne droite pour la Cité internationale de la gastronomie et du vin, qui ouvrira au printemps prochain au cœur de Dijon, sur le site de l’ancien hôpital général. Un équipement culturel de dimension internationale qui va renforcer l’attractivité touristique de la capitale régionale. Et dont l’effet se fait déjà sentir puisque sa présence est l’un des atouts qui ont convaincu l’Organisation internationale du vin d’implanter son siège à Dijon.
C’est un chantier colossal qui se déploie au cœur de Dijon, sur l’intégralité des 6,5 hectares qu’occupait jadis l’hôpital général. L’ensemble des composantes de la future Cité internationale de la gastronomie et du vin est en travaux, y compris les espaces qu’occupera l’hôtel Curio by Hilton – 125 chambres 4 étoiles, restaurant, piscine extérieure et la grande salle de réception qui fait tant défaut à Dijon aujourd’hui. Restaurée, la façade de la grande chapelle a déjà retrouvé toute sa splendeur. Et surtout, signe de l’avancée significative d’un projet retardé par des recours (finalement rejetés par le tribunal administratif) puis par la crise sanitaire, la Cité compte déjà quelques occupants. C’est le cas, depuis l’été 2020, des tout premiers habitants de l’écoquartier.
Depuis la rentrée, des jeunes locataires de la résidence étudiante joliment baptisée Cité des vignes, qui compte 144 logements. Et du Village by CA, lieu d’accueil des entreprises et des start-ups de l’écosystème agroalimentaire de Dijon – le pôle de compétitivité Vitagora et la FoodTech Dijon Bourgogne-Franche-Comté font partie, assez logiquement, des entités dont le siège se situe désormais à la Cité internationale de la gastronomie et du vin.
Au printemps prochain, l’ensemble des infrastructures culturelles ouvrira ses portes : l’espace d’exposition permanente, la première exposition temporaire, consacrée à l’histoire de la pâtisserie, la chapelle – centre d’interprétation des Climats du vignoble de Bourgogne et des terroirs –, mais aussi l’école d’initiation œnologique du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, la grande école de cuisine Ferrandi Paris, le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine Le 1204 (clin d’œil à la date de fondation de l’hôpital), les commerces, la cave à vins et les restaurants.
Sans oublier Ciné Ducs, le nouveau complexe de Pathé, avec neuf salles dont on nous promet qu’elles offriront le confort et les performances techniques des meilleurs cinémas. Les 92 logements créés par François Ier dans les bâtiments historiques surplombant la chapelle Sainte-Croix-de-Jérusalem sont livrés depuis le mois d’octobre. La deuxième tranche de l’écoquartier, associant programmes privés et sociaux, portera le nombre total de logements sur le site à 600. Les espaces publics auront été réalisés, et l’on attend avec impatience les cheminements verdoyants qui permettront de longer l’Ouche et de découvrir le pont en pierre historique préservé au cœur de ce qui fut – il y a fort fort longtemps – l’hôpital du Saint-Esprit.
Une résonance internationale
La Cité internationale de la gastronomie et du vin ouvrira donc au début d’une saison touristique 2022 que l’on imagine exceptionnelle. Il se murmure que l’inauguration pourrait être présidentielle. Si le chef de l’État vient à Dijon pour couper le ruban de ce nouvel événement historique, ce sera pour souligner l’importance du projet pour la France : Dijon est au croisement de deux reconnaissances de l’Unesco, celle du Repas gastronomique des Français d’une part, celle des Climats du vignoble de Bourgogne d’autre part.
La Cité, porte-drapeau de l’excellence culinaire et viticole française, voilà qui mériterait bien un coup de projecteur au moins national. Car il faudra réussir le prochain pari : attirer sur le site un demi-million de visiteurs par an, qui se déplaceront pour visiter les expositions, faire leurs emplettes, s’initier à la dégustation, participer à un atelier avec un chef, assister à une conférence…
L’autre enjeu sera de faire vivre l’équipement en lien avec son environnement : faire en sorte que l’afflux touristique profite aussi au centre-ville, accessible en quelques minutes à pied – à ce titre, le 1204 aura pour vocation de mettre l’eau à la bouche des visiteurs amateurs de patrimoine architectural. Qu’il irrigue également la Côte viticole, car les vignes de la Côte de Nuits sont toutes proches – il est prévu que des navettes et une piste cyclable la desservent depuis la Cité. Tout un écosystème culturel qui promet à Dijon une affluence touristique renforcée et une notoriété décuplée.
Eric Pras en vedette
Éric Pras n’est pas arrivé par hasard à la Cité internationale de la gastronomie et du vin. Le seul chef triplement étoilé de Bourgogne, Gault et Millau d’or 2021 et meilleur ouvrier de France à la tête des cuisines de Lameloise à Chagny, co-préside, depuis le début du projet, le conseil d’orientation scientifique de la Cité, avec Jocelyne Pérard, directrice de la chaire Unesco Culture et traditions de la vigne et du vin de l’université de Bourgogne.
Une chercheuse et un chef en binôme pour penser le contenu de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, c’était assez cohérent. Du coup, le chef s’investit plus fortement dans le projet, contribuant d’emblée à la notoriété de la future Cité. Il sera le directeur culinaire de trois établissements. La Table du chef, restaurant dont la terrasse offrira une vue imprenable sur la façade de la grande chapelle, avec un concept de plats destinés à accompagner la dégustation d’une cinquantaine de vins différents.
Le Comptoir de la Cité, qui donnera sur le grand parvis, au pied du canon de lumière dont l’architecture audacieuse constitue déjà la signature de la Cité – une restauration plus simple, à déguster au comptoir comme son nom l’indique ou à emporter. Enfin, la Cave de la Cité, qui devrait être le plus grand bar à vins d’Europe, avec 3 000 références du monde entier et 250 distributeurs de vin au verre, à apprécier accompagnés de planches proposant le meilleur de la Bourgogne-Franche-Comté. Le chef de Chagny souligne sa volonté de travailler en lien étroit avec les autres chefs de la métropole et de la région ainsi qu’avec les producteurs du territoire. L’ensemble composé des deux restaurants et de la cave à vins sera géré par Épicure Investissement, spécialiste de la création de concepts gastronomiques qui a déjà fait ses preuves à Sète et dont le projet dijonnais, c’est le moins qu’on puisse dire, nous met l’eau à la bouche.
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