Fondateur et dirigeant du groupe Fimadev (centres relations clients, agences d’intérim, école de langues, services informatiques…), Pascal Gautheron transmet progressivement le flambeau à son fils. Récit d’un passage de relais tout en douceur.
Dans la famille Gautheron, je demande… le fils. Max, 25 ans, licence de gestion et master en innovation et entrepreneuriat en poche, s’apprête à reprendre les rênes du groupe créé par son père. Mais une reprise progressive, tant Pascal Gautheron, fondateur et dirigeant de Fimadev, sait qu’il faut faire preuve de prudence en matière de transmission d’entreprise. Ancien président du Medef Côte-d’Or, candidat à la présidence de la nouvelle chambre de commerce et d’industrie Métropole de Bourgogne, le dirigeant de 63 ans a pris la précaution d’anticiper : voilà cinq ans qu’il envisage le passage de relais, et il leur donne, à Max et à lui, encore six ans pour finaliser l’opération.
« Je veux un passage en douceur, dans lequel je céderai progressivement les différentes entités du groupe à mon fils, explique-t-il. Je resterai, pendant toute cette période, le “sage”. »
Ce n’est pas une question de confiance – sur ce point, les premiers pas du jeune Gautheron dans l’affaire familiale ont fini de rassurer Pascal, convaincu que la jeunesse apporte « une approche qui n’est ni meilleure ni moins bonne, juste différente ». C’est plutôt une question d’acclimatation. « Nous n’avons pas le même parcours ni la même personnalité, le management sera forcément différent du mien, il faut un temps pour que Max et les équipes s’apprivoisent. » Essentiel dans un groupe qui compte désormais 350 collaborateurs, où le climat a toujours été apaisé et où règnent les valeurs d’humanisme et de bienveillance. Pascal Gautheron est d’autant plus serein, à l’heure de passer le relais, que Max travaille déjà dans l’entreprise depuis quelques années, découvrant son fonctionnement de l’intérieur. Et puis il a passé une année d’études aux Pays-Bas, le pays d’où est originaire sa maman et où les relations sociales s’envisagent autrement qu’en France – « là-bas, une réunion, c’est 15 minutes consacrées à l’ordre du jour, puis on discute de tout le reste ».
Pascal Gautheron fondateur et dirigeant du groupe Fimadev, et son fils Max Gautheron.
Un moulin à vent en guise de logo
Concrètement, à la fin de l’année, Max Gautheron entrera au capital de deux des trois sociétés (Centre Relations Clients et Fimainfo) et en deviendra directeur général. Le processus de transmission ne s’achèvera qu’à l’horizon 2027. Cette année-là, promis, Pascal Gautheron quittera le groupe, laissant son fils s’épanouir dans son rôle de dirigeant, à la tête d’un groupe qui, en 33 ans, est entré dans le club des entreprises de taille intermédiaire.
Au siège social, un élégant bâtiment vitré construit en 2008 dans la zone d’activités d’Ahuy, le duo père-fils gère pour l’heure, en tandem, les affaires de toutes les sociétés : les Centres Relations Clients de Dijon, d’Autun et de Lyon, les écoles de langues Inlingua de Dijon et de Chalon-sur-Saône, les agences d’intérim Excelliance de Dijon, de Chalon-sur-Saône, de Lyon et de Nancy, et puis la société d’informatique Fimainfo, qui élabore actuellement un logiciel de relations clientèle adapté au secteur de l’industrie automobile – un projet qui propulsera l’entreprise dijonnaise à l’international, le client ayant été séduit au point de déployer l’outil en Allemagne et au Benelux.
Pour les besoins de la transmission, une nouvelle holding sera créée : Fimadev va céder la place à Mido, dont le logo est un moulin à vent. Une référence au métier d’un grand-père de Max, qui était meunier, avec la couleur orange, celle des Pays-Bas mais aussi du Rugby Tango chalonnais où évolua son père. Et une image : celle de la roue qui tourne.